Ou la la, Ou la la India ! Comme le dit la chanson du dernier Boolywood en tête du Box Office, "Ou la la", représente bien le sentiment d'un voyage en Inde.
On peut le détester ou comme nous l'adorer !! Mais il est difficile de le décrire, t'as raison Steph, le mieux c'est d'y aller. Il faut le vivre, comme l'a dit un client de Sylvain, "celui qui n'a pas voyagé en Inde n'a pas vraiment voyagé", on comprend mieux ce qu'il a voulu dire par là maintenant. Pour faciliter les choses, on va vous décrire un petit passage de notre trip (d'autres moments ont été plus tranquilles). Imaginez...
Imaginez...
22 décembre, 7h00 du matin / Arrivée à la gare d'Agra Fort, quelques degrés en dessous de zéro, du brouillard, nos gros sacs sur le dos. On descend du rickshaw (tuk-tuk), 1er conflit du matin, le chauffeur veut plus qu'au départ, Sylvain s'énerve, le problème est clos. La gare est noire de monde, certaines personnes ont dormi parterre, dans le froid, enroulées dans des couvertures. C'est sale, comme souvent en Inde, sombre, notre train a déjà 4 heures de retard, mais d'autres passagers sont là depuis plus de 20 heures et toujours avec le sourire.
8h00, en face de la gare / Il est temps de boire un "tchai" (thé épicé au lait) avec 2 ou 3 chapatis (pain plat). Dans l'échoppe qui fait office de salon de thé, on s'assoit entre des vieilles gamelles sales, des tas d'ordures et des chiens qui trainent.
9h30, salle d'attente de la gare / On sympathise avec deux jeunes indiens, le frère et la soeur, les indiens sont toujours prets à vous aider et heureusement car tout est ecris en Hindi.
12h00, on prend le train / Nos deux nouveaux amis nous prennent sous leurs ailes, comme nous ils vont à Varanasi, la ville sainte.Normalement, on a 10 heures de route donc arrivée prévue à 22h00... Dommage ! C'est mal connaitre l'Inde, nous sommes arrivés le 23 décembre à 11h00, soit 13 heures de plus. On a dormi, mangé avec les copains, entre les rots, les pets sans retenue, les odeurs d'urine, le vieux bizarre qui s'assoit sur la couchette, le froid parce qu'on est pas en 1ere classe, les voyages en train, c'est pas toujours reposant ni bucolique.
23 décembre, 11h00 / On débarque à l'une des gares de Varanasi (modeste ville de + de 2 millions...). Les chauffeurs de rickshaw sont en pleine forme, eux, ils nous sautent dessus. Après une mauvaise négociation de la part de notre ami sur le prix de la course, on s'entasse tant bien que mal à 4 sur la becane avec les sacs derrière la tete et sur les genoux. Le chauffeur roule a fond les manettes. 15 min de trajet, et la on se dit qu'on a pas pris un train mais une machine a voyager dans le temps. Terre battue, charrettes tirées par des buffles en pleine rue, vendeurs de légumes parterre, mendiants, enfants qui font les poubelles, claxons etc... Une vache et son veau bloquent la circulation mais c'est pas grave, une dame en sari la touche en passant et fait une prière.
11h20, notre ami nous arrête un cyclo-pousse pour finir la route jusqu'à la vieille ville, proche de la ghat principale (escaliers qui mènent au gange). Une armée de rabatteurs nous sollicitent, dont un qui nous suit malgré un 1er recadrage, Sylvain doit le remuer à l'ardéchoise pour qu'il nous laisse tranquille (avec un rabatteur on paye plus cher les hotels).
12h00, On s'enfonce maintenant dans les ruelles à pieds pour trouver une chambre. Il faut alors slalomer entre les vaches, les chiots qui cherchent leurs mères, les motos, les groupes de pélerins qui viennent déposer des offrandes dans tous les temples alentours... Eviter les bouses, les enfants qui font les poches, les mecs louches...
13h00, On trouve une chambre et on laisse tomber l'idée de prendre une douche chaude, problème d'electricité, coupures regulières.
14h00, On part se ballader le long du gange et on peut dire "Ou la la !" : des gourous complètement perchés qui prient toute la journée et qui s'enduisent le visage de poudre de riz, des jeunes qui jouent au cricket, des mendiants avec des malformations (dont un qui a comme un trompe alors il se prend pour Ganesh), un homme ramasse des bouses fraiches pour combustible et le petit plus de la promenade...les cadavres qui se consument sur des gros tas de bois juste au bord du gange (bûchers funéraires).
18h00, Voilà pourquoi, après toutes ces émotions, il nous reste plus qu'à aller manger un masala dosa dans un endroit douteux et à aller se coucher en évitant tous les rabatteurs qui proposent de l'opium et de la ganja.
Voilà à quoi peut ressembler deux jours en Inde, c'est intense, passionnant, parfois épuisant mais c'est souvent de beaux moments de partage avec les gens.